Actualités
Choix de la rédaction

400 appels de plus au Comité logement Rive-Sud

le jeudi 27 juin 2024
Modifié à 16 h 22 min le 26 juin 2024
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Le Comité logement Rive-Sud sent le sentiment d’urgence à l’approche du 1er juillet. (Photo : Archives)

La crise du logement continue de sévir dans la région. À l’approche du 1er juillet, plusieurs vivent le stress de ne pas avoir un toit adéquat au-dessus de leur tête. Une situation que constate le Comité logement Rive-Sud qui dit être débordé par le nombre d’appels.

«La situation ne s’améliore pas, confirme Marco Monzon, directeur général du Comité logement Rive-Sud. On travaille, avec l’aide de partenaires, à trouver des mesures d’urgence.»

En même temps, avec un échéancier aussi serré, les solutions sont peu nombreuses. M. Monzon a laissé savoir que par le passé, il était possible de dénicher des logements de dernière minute. Mais la situation s’est détériorée au fil des ans.

«On parle de taux d’inoccupation bas partout, laisse-t-il savoir. Autour de 1 %. Mais ce que ce chiffre ne dit pas, c'est le prix de ces logements. Ce n’est pas nécessairement ce que les gens ont la capacité de payer.»

Des appels plus tôt

Le Comité logement Rive-Sud a décodé que la situation ne s’améliorait pas puisque les appels de gens craintifs ont résonné plus tôt cette année. Ils sont également plus nombreux. «On a compilé nos statistiques à la fin du mois de mars et on a constaté 400 appels de plus que l’an passé, a précisé le directeur général du Comité logement Rive-Sud. Pour un total de 3200 dans la dernière année. Les gens nous disent qu’il n’y a pas plus de logements disponibles et que ceux qui restent sont plus chers pour les ménages à faible revenu.»

D’autres campements à prévoir ?

La crise du logement exacerbe le phénomène de l’itinérance. À Longueuil, les campements ne passent pas inaperçus. «La tendance est très lourde, mais l’itinérance n’est pas juste une question de logement, explique M. Monzon. Mais les campements viennent démontrer qu’il y a un enjeu de société préoccupant.»

Déjà, son équipe pouvait identifier un profil type de la personne vulnérable à se loger. Mais dans un contexte économique précaire, personne, ou presque, n’est épargnée. La classe moyenne peine aussi à se trouver un logement. 

La responsabilité des villes

L’an dernier, le Chantier territorial en logement social, regroupement au sein duquel on comptait le Comité logement Rive-Sud, avait contacté les municipalités de la MRC du Roussillon afin de les inviter à faire partie de la solution à la crise du logement.

«On a eu quelques rencontres avec des élus, fait remarquer M. Monzon. On fera des relances bientôt, mais je sens qu’il y a beaucoup moins d’engouement. Il y a des initiatives lancées, mais j’ai l’impression que beaucoup de villes ne savent pas par où prendre la situation.»

Il a aussi observé que certaines villes semblaient vouloir se dégager d’une quelconque responsabilité sur le phénomène. 

Il est d’avis que les villes peuvent protéger le parc locatif afin d’éviter la transformation en logements temporaires de type Airbnb. «Il faut protéger les logements des soubresauts du marché, a-t-il lancé. Les villes doivent aussi se doter d'un règlement sur la salubrité.»

Il salue le projet de Loi pour contrer les évictions, mais il se désole de voir qu’il ne va pas assez loin pour contrer tous les stratagèmes utilisés par les propriétaires.