Une artiste multidisciplinaire de Mercier, Tali Levesque, bénéficie de la bourse «Recherche et création» des Fonds culturels de la MRC du Roussillon pour mettre à terme un projet d’urne artistique.

Depuis quelques années, plusieurs membres de la famille éloignée de l’artiste ont rendu l’âme. Ses visites au salon funéraire l’ont inspirée. «J’ai remarqué que les gens, quand ils touchaient à l’urne, s’était délicat», observe-t-elle. Elle a donc voulu rendre hommage à l’être disparu en moulant l’empreinte de main de la personne avant son dernier souffle.

«Ça fait des années que je travaille avec les mains. […] Quand j’étais petite, je prenais les empreintes de mes mains avec les photocopieuses et je me disais que si je changeais mon mental, je voulais voir si mes lignes de la vie étaient pour changer», raconte-t-elle.

La bourse de 3000 $ aidera à la création du prototype de l’urne funéraire personnalisée en béton intégrant une empreinte de main en bronze. L’idée a surgi lors d’une conversation avec son oncle à un souper de famille. Déjà plusieurs personnes sont intéressées à se procurer ce type d’urne, selon la principale intéressée.

Le choix de la matière

«Le procédé consiste à mettre 60 % de bronze antique et 40 % au choix de la personne», explique l’artiste. Développer ce concept complexe est un défi pour Tali.

Elle doit d’abord créer un modèle en bois avec la collaboration de l’ébéniste Jean-Guy Lefebvre. «La main en bronze va se détacher facilement quand les gens vont mettre l’urne en terre», entrevoit-elle.

À travers sa recherche, la créatrice doit conjuguer avec les imprévus. L’artiste ne veut pas que son œuvre soit trop lourde. La Merciéroise réfléchit à la manière dont elle doit adapter ses plans techniques aux différentes tailles de main. L’urne est conçue à l’horizontale en deux parties : un contenant de béton pour les cendres et la pièce de bronze.

«L’idée de rencontrer les gens et de prendre leur empreinte de main m’anime. Chaque personne intéressée par l’acquisition de cette urne devra me laisser prendre son empreinte dans le plâtre. C’est à partir de ce plâtre qu’un bronze sera produit pour être ensuite travaillé et patiné. L’échange que cette action suscitera est très stimulant», soutient-elle. Son projet est plutôt porteur de souvenirs positifs que de tristesse, conclut-elle.