Sophie Guilham, une résidente de Beauharnois, trouve le sommeil sous son toit tous les soirs. Cette situation, elle la vit depuis les derniers mois seulement. Pendant cinq ans, Mme Guilham a fait partie des statistiques relatives aux personnes vivant en situation d’itinérance, relate-t-elle.
Durant ces années sans toit, Sophie Guilham a erré dans les rues de Beauharnois. «Je me promenais un peu partout. Je dormais chez du monde. Un moment donné, les gens étaient tannés. Je passais des nuits debout à me promener dans les rues, me faire arrêter par la police», raconte-t-elle.
Mme Guilham attribue cette période difficile à la drogue, qu’elle ne consomme plus aujourd’hui. «Je m’en suis sortie», dit-elle fièrement. Elle a trouvé une écoute auprès du personnel de la Maison d’hébergement dépannage Valleyfield, à Salaberry-de-Valleyfield. La femme y est demeurée trois mois. Et la suite? «J’ai tout lâché. J’étais prête à vraiment m’en sortir, lance-t-elle. Depuis ce temps-là, je suis dans le bon chemin.»
Chaque jour diffère. Lorsque de petits nuages traversent ses pensées, Mme Guilham se tourne vers les ressources régionales. «Aussitôt que j’ai quelque chose, je vais en parler. La seule affaire qui peut faire sortir le monde, c’est de les laisser parler, les écouter», dit-elle. La femme salue les organismes de la région qui la soutiennent, dont Le Comité logement de Beauharnois et Le Coin du partage Beauharnois, tous deux dans la ville du même nom.
Mme Guilham était présente à l’ouverture de la halte climatique Nomade le 18 novembre à Beauharnois. Elle souhaite y donner de son temps auprès des personnes vivant en situation d’itinérance, être présente pour les hommes et les femmes en difficulté. «Quand on a touché le fond et on veut remonter, il faut que le monde te voie. S’il ne te voit pas, ça ne donne rien», conclut-elle.


