Il y a dix ans, deux commissions scolaires ont mis sur pied un programme pour rapprocher les jeunes des communautés francophone et anglophone de Châteauguay. Le bilan, après une décennie de fonctionnement, est positif sur toute la ligne, selon la coordonnatrice du programme.

«Avant, il y avait souvent du tiraillage entre les élèves des deux écoles. Depuis que Option-études est en place, il s’est créé des amitiés, remarque Lisette Beaudoin, coordonnatrice de ce programme scolaire implanté à titre de projet pilote en 2007.

Sur un autre plan, il a permis à plusieurs élèves d’apprendre une deuxième langue, poursuit la responsable. Une psychologue de l’Université de Sherbrooke, spécialisée en relations intercommunautaires, nous avait expliqué que le plus difficile dans le bilinguisme, c’est la gêne de parler avec un accent. Les élèves, qui se côtoient quotidiennement, brisent rapidement cette barrière. C’est une des réussites du programme», dit-elle.

Fonctionnement

Option-études recrute 28 élèves par année, une moitié provenant du côté anglophone, l’autre du côté francophone. Les groupes sont formés d’élèves provenant de 15 écoles de Châteauguay, soit quatre de la Commission scolaire New Frontiers et onze de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries.

Les choix sont faits en fonction d’une lettre de motivation que les élèves écrivent aux membres d’un comité de sélection. Des élèves de tous profils académiques peuvent être sélectionnés, souligne la coordonnatrice. «Ce n’est pas un programme élitiste. L’idée est de stimuler l’apprentissage en combinant le sport et le langage, tout en misant sur le développement d’initiatives, explique-t-elle. Le taux de réussite des élèves est d’ailleurs très bon.»

Les élèves du groupe passent les deux premières années du secondaire ensemble. Une partie à l’école secondaire Gabrielle-Roy, l’autre à l’école Howard S. Billings. Ils sont suivis pendant ces deux années par deux enseignants (un anglophone et un francophone) qui se partagent la tâche.

Populaire

Pour la rentrée 2016, le programme a reçu 25 demandes du côté anglophone et 97 du côté francophone. Malgré sa popularité, aucun groupe ne sera ajouté. «Notamment parce que le programme est limité au niveau de la subvention qu’il reçoit, et qu’il demande beaucoup de travail intercommission scolaire», informe la coordonnatrice.

Célébration

Le dixième anniversaire d’Option-études a été célébré le 11 mai. Quelque 160 personnes ont participé à l’événement, dont 95 anciens élèves. Pour plusieurs, cet événement a pris la forme de retrouvailles. Des élèves des cohortes actuelles et leurs parents étaient également de la fête.

Un programme qui fait tourner les têtes

Il y a dix ans, le programme Option-études était «très novateur», selon sa coordonnatrice, Lisette Beaudoin. «Il a d’ailleurs intéressé plusieurs médias d’ici et d’ailleurs, se souvient-elle. La Gazette avait écrit un papier sur le sujet, et CTV avait fait un reportage. Le regroupement Canadian Parents for French s’est également intéressé au projet.» Encore aujourd’hui, des écoles ou de commissions scolaires la contactent pour s’informer sur le fonctionnement du programme.