La venue du train de la Caisse de dépôt pourrait avoir de gros impacts sur le portefeuille des contribuables de Châteauguay, alors que ceux-ci n’auront même pas accès au service sur le territoire de leur ville.

Il y a une semaine, le comité de transition de l’Autorité régionale de transport Métropolitain (ARTM), créé pour remplacer l’AMT et englober les différents CIT, a fait connaître aux villes de la Communauté urbaine de Montréal (CMM) son rapport préliminaire quant au partage des coûts des projets en transport, dont le Réseau électrique métropolitain (REM) de la Caisse de dépôt.

Selon un calcul effectué à parti de ces données par le journaliste Francis Vailles de La Presse, Châteauguay figure parmi les villes de banlieue qui absorbera le plus gros montant de la facture de 200 millions, soit 3,3 millions sur deux ans à partir de 2018. «Ainsi, le nouveau partage coûtera l’équivalent de 30 $ par habitant à Laval, contre 40 $ à Repentigny, 66 $ à Chambly et 71 $ à Châteauguay», évalue-t-il.

Cette facture pourrait avoir des retombées sur le compte de taxes des citoyens. Le journaliste Denis Lessard de La Presse, dans un article publié le 14 février, parle d’une augmentation possible pour Châteauguay de 392$ de plus par année par famille de quatre habitants. 

«Inadmissible et inéquitable»

Rejointe le 14 février, la mairesse de Châteauguay, Nathalie Simon, a qualifié de «frustrant, d’inadmissible et d’inéquitable» la méthode de calcul du comité de transition. «Ce n’est pas vrai que je vais payer 250% de plus, a-t-elle fait savoir. C’est clair qu’on ne laissera pas la chose aller».

Elle indique que même si Châteauguay est la Ville la plus impactée, d’autres sont touchées et une «grosse offensive» s’est déjà organisée pour que les « clés de partage» utilisées par le comité de transition soient revues. «On demande de payer par corridor et pour l’utilisation des moyens de transport offerts. Pas pour des services qui ne sont pas accessibles à nos citoyens» fait-elle savoir.

Plus d’achalandage, moins d’équipement

Présentement, Châteauguay a le plus fort pourcentage d’achalandage (21% de sa population) dans le transport en commun parmi les villes de la couronne sud. En contrepartie, cet achalandage est celui qui a le moins d’impact sur l’équipement métropolitain. «Parce que l’achalandage est concentré sur le réseau d’autobus, spécifie la mairesse Simon. On n’a pas de gare, on a eu du mal à avoir un stationnement incitatif intéressant. Alors si une gare se construit ailleurs, je ne veux pas payer pour ça.  Ce n’est pas à Châteauguay à assumer ces coûts alors que la ville où se construit la gare, de son côté, profitera d’une hausse de la valeur des maisons et d’un plus grand développement», conclut-elle.