L’équipe chargée de prévenir le débordement de la rivière Châteauguay au printemps dans la ville du même nom peut dire « mission accomplie ». Ce, pour une 17e année d’affilée.
« La rivière est maintenant en eau libre jusqu’au lac Saint-Louis. Les opérations de déglaçage ont été complétés avec succès », a informé la Ville de Châteauguay le dimanche 21 mars.
« Toutes les données recueillies jusqu’ici indiquent que les débits de fonte observés sont non problématiques et qu’ils ne présentent aucun risque d’inondation. Le couvert de glace a beaucoup fondu, ce qui atténue encore davantage les risques. »
Le cours d’eau a la particularité de couler du sud vers le nord. Au retour de la chaleur, la neige fond et la débâcle se produit d’abord en amont. Sans intervention humaine, le débit augmente et les glaces arrivent du sud alors que l’embouchure de la rivière et le lac Saint-Louis sont toujours gelés. C’est comme si le robinet d’un bain était ouvert au maximum et le bouchon du renvoi bien en place. Il se forme des embâcles et la rivière sort de son lit.
Pour éviter le phénomène, des opérations de déglaçage ont lieu depuis plusieurs années. L’aéroglisseur de la Garde côtière canadienne casse la glace dans le lac et dans le bras de la rivière jusqu’au pont des Adirondacks. L’excavatrice amphibie de la firme Éco Technologies s’occupe du couvert blanc entre ce pont et l’embâcle qui se forme chaque année en aval devant le parc Marcel-Seers et le parc Joseph-Laberge. L’embarcation de la Cour à bateau, de Ben Favreau, lui donne un coup de main. Il a d’ailleurs sauvé la mise au printemps 2020 alors qu’un embâcle s’est formé devant le pont des Adirondacks après le départ de l’excavatrice connue comme la « grenouille ». Le petit bateau a réussi à dénouer l’amoncellement de glace.
Mandatée par la Ville de Châteauguay pour surveiller le cours d’eau depuis 2001, l’entreprise Hydro-Météo s’occupe notamment d’évaluer le débit de la rivière et de prévoir les augmentations dues à la pluie ou la fonte des neiges.
La Ville a un comité de mesures d’urgence dirigé par le directeur du service de sécurité incendie, Patrick Desmarais, qui effectue une veille de la rivière et coordonne des actions. Par exemple, ce sont des employés municipaux qui ont brisé la glace sous le pont de la Sauvagine, ce printemps, pour permettre le passage de l’aéroglisseur. La Garde côtière offre gratuitement ses services. De son côté, le gouvernement du Québec rembourse à la municipalité le coût de l’excavatrice amphibie.
À la suite des opérations de déglaçage qui mobilise tous ces gens, la rivière Châteauguay était en eau libre le 20 mars et les risques d’inondation absents.
Le dernier débordement par embâcle de la rivière remonte au printemps 2004 à Châteauguay.
