Hôpitaux du Grand Montréal : des dépassements de capacité probables d'ici trois semaines
Les projections de l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESSS) rendues publiques ce jeudi 7 janvier prévoient une hausse importante des hospitalisations dans les hôpitaux du Grand Montréal dans les prochaines semaines. On y parle d'un risque de dépassement des capacités d'ici trois semaines qui pourrait obliger le personnel soignant à faire des choix déchirants. Ce débordement est probable à 50 % révèle le rapport. «Près des trois quarts des lits réguliers et deux tiers des lits de soins intensifs désignés sont déjà occupés, souligne-t-on. Le risque d’une augmentation des éclosions en milieu hospitalier demeure une préoccupation importante et pourrait réduire la marge de manœuvre des hôpitaux affectés.» L'INESSS indique que les projections reposent sur des données colligées jusqu'au 3 janvier. «Elles se basent sur un taux de transmission constant et n’intègrent pas l’impact escompté des mesures additionnelles de confinement qui seront mises en place dans les prochains jours», nuance l'Institut. La disponibilité des lits n'est pas le seul facteur qui influence la capacité hospitalière, rappelle l'organisme. La disponibilité du personnel et du matériel ont aussi un impact. «Un risque de dépassement des capacités d’ici les 3 prochaines semaines dans le Grand Montréal est réel. Le traitement choc annoncé hier est pour éviter cette situation et éviter plus de délestage» a commenté le ministre de la Santé Christian Dubé sur Twitter à la suite de la publications des données. Protocole de priorisation des soins intensifs En novembre 2020, le ministère de la Santé a publié son Protocole de priorisation pour l'accès aux soins intensifs en contexte extrême de pandémie. «Si le nombre de patients ayant besoin de soins intensifs excédait de 200 % la capacité des lits disponibles et que toutes les autres mesures étaient épuisées, il faudrait alors prioriser qui aurait accès aux soins intensifs. C’est une mesure de dernier recours», indique le Ministère. «Pour établir la priorisation, chaque patient est évalué en fonction des problèmes médicaux qui l’empêcheraient vraisemblablement de survivre à une intubation et à une assistance respiratoire prolongée. Cette étape est effectuée en s’appuyant sur des données validées. Ainsi, les patients pour lesquels les effets de la maladie sont les moins sévères ont la priorité», indique le document. Un groupe de 47 experts indépendants composés de médecins, d’infirmières, de gestionnaires, d’éthiciens, d’avocats, d’intervenants psychosociaux et d’usagers partenaires a élaboré ce protocole. À lire aussi : Couvre-feu et confinement généralisé pendant quatre semaines