Cent soixante-cinq municipalités québécoises ont déposé le 11 juin une requête pour obtenir du gouvernement le droit d’imposer des normes plus sévères afin de protéger leurs sources d’eau potable des forages gaziers et pétroliers. La Ville de Mercier est du nombre et sa mairesse Lise Michaud faisait partie des porte-paroles du groupe.

Les villes dénoncent du même souffle le nouveau règlement provincial sur l’eau entré en vigueur en août 2014 qui a réduit de 2km à 500m la distance entre une tête de puits et une source d’eau potable. «C’est un règlement taillé sur mesure pour satisfaire l’industrie du pétrole au détriment des municipalités garantes de la qualité de l’eau», a déclaré le documentariste Dominic Champagne.

Ce dernier était secondé par un collectif de scientifiques dont fait partie le juriste et sociologue Richard Langelier qui a rappelé les nombreuses tentatives précédentes des gouvernements Charest en 2011 et Marois en 2013. «Mais cette fois-ci, l’annonce a été faite en pleines vacances de la construction et à Gaspé», a-t-il souligné en ajoutant que les études réalisées par son comité prouvent que les nappes d’eau des villes de Ristigouche et Gaspé contiennent notamment des traces significatives de méthane thermogénique ou mixte reliées «de façon plus que probable» aux forages pétroliers ou gaziers limitrophes.

La requête déposée au ministre de l’Environnement, David Heurtel, demande que la limite de 2km soit rétablie pour les puits artésiens ou de surface desservant 20 personnes ou moins et qu’elle soit étendue à 6km et 10km en fonction de l’importance de la municipalité desservie.

Eau souterraine polluée à Mercier

La mairesse de Mercier Lise Michaud dont la municipalité subit 50 ans plus tard les effets de la pollution aux hydrocarbures de sa nappe phréatique a rappelé l’importance de prendre les bonnes décisions.