Dans le rétroviseur
Une collaboration spéciale de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ)
Par Marie-Pierre Nault, archiviste à Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Le temps des Fêtes qui approche est une source de stress pour certains d’entre nous qui recevons des invités pour un repas festif. Les recettes pleuvent sur les médias sociaux pour nous inspirer, mais sans connaître les bases de la cuisine traditionnelle, il peut être difficile d’impressionner les convives!
Il fut un temps pas si lointain où des jeunes filles pouvaient apprendre à l’école tout ce qui était nécessaire pour tenir une maison, ainsi que pour nourrir la famille en toute occasion.
L’École ménagère pratique Mgr Desmarais d’Upton, en Montérégie, faisait partie de ces institutions d’enseignement pour filles, très fréquentées de la fin du 19e jusqu’au milieu du 20e siècle. Afin d’apprendre à assumer leurs devoirs de futures épouses, des jeunes filles de tout le Québec rural venaient y faire un stage gratuit de trois ou quatre mois.
L’école était logée sur un vaste domaine, dans l’ancien manoir et moulin à farine d’Anthony MacEvila, un marchand irlandais. Le site avait été acheté par Monseigneur Joseph-Aldée Desmarais, l’instigateur du projet. L’école a ouvert ses portes en 1940, à la suite d’une entente entre le gouvernement du Québec et celui du Canada. Elle relevait des services d’aide à la jeunesse. Elle a été rachetée par le gouvernement de la province en 1959, puis a fermé ses portes en juin 1970. En plus des salles de classe, elle comprenait des jardins, une chapelle et un dortoir accueillant près de 300 pensionnaires par année.
Divers cours et ateliers faisaient partie du programme d’enseignement des travaux de la maison, dont l’objectif était aussi le développement des capacités intellectuelles et physiques des femmes afin d’assurer leur épanouissement au foyer.
On y dispensait donc un enseignement de l’art culinaire, de la couture, du tissage au métier basse-lisse, du filage de la laine au rouet, du crochet, du tricot, de la broderie, de la danse, de la culture populaire, de l’hygiène, de la beauté, de l’économie et de l’art de laver et de repriser le linge, ainsi que de dresser une belle table.
Une grande partie des heures d’enseignement était consacrée aux bases de l’alimentation au quotidien, ainsi qu’aux plats de fantaisie et de luxe. De la soupe aux tomates et céleri au pain de viande à la Duchesse, de nombreuses recettes qui étaient enseignées dans les écoles ménagères peuvent être consultées sur le site Web de BAnQ.
Pour en savoir plus, vous pouvez visiter le Musée Saint-Éphrem, à Upton, que je remercie pour son aide. Quant au site de l’école, il est aujourd’hui occupé par le Théâtre de la Dame de Cœur.








