Alors que beaucoup d’agriculteurs vivent la crise de la COVID-19 en enregistrant des pertes considérables, dans le domaine du soya, c’est plutôt l’inverse, selon Manuel Gendron, directeur général chez Ceresco à Saint-Urbain-Premier.

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Comme Ceresco est un semencier et producteur international de soya faisant des affaires dans 40 pays, il vit avec les impacts de la pandémie depuis la mi-décembre.

«Mondialement, les gens continuent à consommer. On travaille avec des gens qui font de la farine, du tofu et du lait de soya. Il y a eu un peak au début, quand les épiceries se sont vidées. Les transformateurs avec qui nous collaborons sont tombés en surcapacité pendant deux mois», indique M. Gendron.

Dans le domaine du tofu, par exemple, on enregistrait une hausse de 30 à 35% de production quand la population s’est ruée dans les marchés alimentaires.

Néanmoins, bien que la demande des épiceries augmente, celle de la restauration et de l’hôtellerie diminue, précise M. Gendron.

Normes à l’usine

Ceresco constate également que l’exportation s’est accentuée. Ayant un bureau en Chine, au Japon et en Europe, l’entreprise affirme que des clients à ces endroits ont souhaité obtenir de la marchandise rapidement lorsque la COVID-19 a fait son apparition.

«On travaille plein régime, alors il faut s’adapter aux normes gouvernementales à l’usine. C’est ça le défi présentement, comme dans toute entreprise qui fonctionne encore», affirme le directeur général de Ceresco.

Il ajoute que 90% des employés du bureau travaillent de la maison, tandis qu’à l’usine, les équipes de travail sont divisées pour éviter les contacts. La distanciation sociale et le port du masque sont appliqués. L’accès aux aires communes est restreint et le nettoyage se fait régulièrement, entre autres.

Un autre obstacle craint par les exportateurs comme Ceresco est celui des voies maritimes. Si les ports sont fermés, la situation sera difficile.

Le transport terrestre demeure néanmoins efficace et fait une grande différence pour les livraisons locales. Les changements dans la chaîne d’approvisionnement pourraient ainsi avoir des impacts considérables à long terme.

Semences

Comme les agriculteurs de grandes cultures comme le soya utilisent majoritairement de la machinerie, le recours aux travailleurs étrangers n’est pas un enjeu.

«Nous, on fait affaire avec environ 450 producteurs, et la livraison de semences est terminée. Il n’y a pas eu d’impacts à ce niveau-là, on a été chanceux, c’était majeur pour nous», se réjouit M. Gendron.

Site de Ceresco qui n’est pas celui illuminé mais permet de voir le décor environnent. (Photo gracieuseté)