La technologie nous permet d’être partout à la fois… même quand on ne peut pas être là. C’est d’autant plus pratique lorsqu’on doit faire confiance à une gardienne pour s’occuper de notre enfant ou lorsqu’un membre de notre famille devient vulnérable. Si notre parent doit être hébergé dans une résidence pour personnes âgées ou dans un CHSLD, on souhaite que l’endroit choisi soit bienveillant et surtout, sécuritaire.
Et je parle en connaissance de cause.
Je m’appelle Anik, vous lisez plusieurs de mes chroniques sur le site de francoischarron.com, comme celle-ci.
J’aime quand la technologie vient au service du bien-être des gens.
Mon père, atteint de la maladie d’Alzheimer, est hébergé dans un CHSLD depuis plus de 8 ans. On est passé à travers plusieurs étapes, comme la pandémie, le confinement dans les chambres, la maladie, la dégénération de son état général, l’anxiété, l’errance, etc.
C’est triste, mais on n’est jamais à l’abri d’une personne avec de mauvaises intentions. On entend tellement d’histoires de maltraitance chez nos aînés, mais aussi chez les enfants en milieu de garde. Le fait de pouvoir avoir une paix d’esprit, ça n’a pas de prix.
Il existe de nombreux appareils qui nous permettent d’être rassurés concernant le bien-être de nos proches vulnérables ou de notre enfant. On peut jeter un coup d’œil n’importe quand et n’importe où.
J’ai fait le tour des appareils de surveillance disponibles sur le marché pour vous aider à faire le bon choix selon vos besoins et votre réalité. Je vous parle aussi de ceux qu’on a testé dans le cas de mon père.
Les différents appareils de surveillance
Il existe plusieurs solutions sur le marché, toutes avec des caractéristiques spécifiques selon le niveau de discrétion que l’on souhaite, les fonctionnalités et nos besoins de surveillance.
Les caméras dissimulées dans des objets
Ces mini-caméras sont conçues pour passer inaperçues et sont souvent cachées dans des objets de tous les jours pour capter des images sans attirer l’attention.
Les mini-caméras sont souvent dissimulées dans des horloges, des cadres photo, des détecteurs de fumée ou des chargeurs USB. Elles se fondent dans l’environnement et passent inaperçues.
J’ai testé une caméra déguisée dans un cadre photo qui peut être placée au mur pour surveiller les allées et venues discrètement dans la chambre de mon père. Puisque mon père a un mur rempli de cadres avec pleins de photos de la famille, c’était la solution parfaite. Sauf que c’était une fausse bonne idée quand j’ai constaté que la batterie du cadre photo perdait complètement sa charge après 6 heures et qu’on ne voyait pratiquement rien à la noirceur. Donc, pas pratique pour nous.
J’ai aussi testé la caméra dans le chargeur USB. Le seul inconvénient était que le chargeur devait être branché dans une prise qui assurait un angle et prise de vue pour que l’on puisse observer mon père dans son lit et lorsque le personnel lui donne ses soins. Dans notre cas, on ne pouvait pas voir tout ce qu’on souhaitait observer, la caméra étant fixe et non panoramique ou inclinable. C’est tout de même une solution que j’ai aimée.







Les caméras à fixer
Ce sont de petites caméras conçues pour être placées discrètement sur une étagère, derrière un cadre ou même au plafond. Ce sont souvent des modèles qui fonctionnent avec une batterie ou branchées.
Elles sont souvent faciles à installer et se fondent dans le décor. Elles sont idéales pour une surveillance continue dans un lieu précis. Elles sont souvent munies de détection de mouvement pour enregistrer seulement lorsque c’est nécessaire.
J’ai testé la caméra TP-Link Tapo C200, car on en a tellement parlé sur ce site. Finalement, c’est la solution que j’ai retenue pour nos besoins. Malgré le fait que j’ai dû abandonner l’idée de la caméra cachée, cette caméra cochait toutes mes cases.

Ce type de caméra peut être installée sur une étagère et même au plafond pour observer les interactions entre le personnel soignant et le résident.
C’est aussi le type d’appareil à privilégier lorsqu’on souhaite surveiller un enfant.



Choisir le meilleur système de caméra de surveillance pour nos besoins
Une petite recherche sur en ligne nous permettra de voir qu’il existe des centaines et des centaines d’appareils de surveillance de type “spy” ou espionnage.
Comment y voir clair? Ça dépend ce que l’on cherche, ce qu’on veut en faire et l’endroit où on souhaite installer l’appareil.
1. Acheter une mini caméra cachée ou une caméra de sécurité pour la maison?
Si on souhaite surveiller des personnes vulnérables sans attirer l’attention, la taille de l’appareil sera un critère clé.
Souvent, on veut capter des moments sur le vif pour veiller au bien-être d’une personne. Il faut donc éviter que la présence d’une caméra influence le comportement de cette personne.
Il existe des dispositifs cachés qui sont pratiquement impossibles à détecter à l’œil nu. On peut aussi opter pour une caméra de surveillance plus traditionnelle, si on n’a pas de contraintes relatives à l’emplacement de la caméra et sa taille.
2. Qualité de l’image
La qualité de l’image est importante, et si on souhaite voir clairement autant le jour que la nuit, il est important de choisir une caméra qui puisse offrir une surveillance efficace même en cas de faible luminosité.
La vision nocturne est très pratique pour les chambres ou les espaces sombres si on a besoin de savoir ce qui se passe la nuit. Elle permet de capturer des images claires sans nécessiter d’éclairage supplémentaire.
C’est un critère crucial pour obtenir des preuves en cas de doute de maltraitance ou pour observer des comportements qui pourraient laisser croire à un problème de santé ou de sécurité. C’était d’ailleurs un critère important dans mon cas.
3. Enregistrement du son
Si on veut surveiller une personne âgée ou des enfants en bas âge qui peuvent avoir des difficultés à s’exprimer, l’enregistrement sonore peut capter des appels à l’aide, des pleurs ou des cris.
Ça devient un facteur de choix important dans les cas où une simple vidéo ne suffit pas pour comprendre une interaction ou des émotions. Par exemple, un ton de voix agressif ou des propos déplacés pourraient souligner un problème d’abus.
Si on veut veiller au bien-être de notre enfant, le son est souvent un critère non négociable dans le choix du dispositif.
4. Wi-Fi ou Bluetooth?
Est-ce qu’on a accès à une connexion internet? Si on veut jeter un coup d’œil sur un proche à distance, une connexion internet via un réseau Wi-Fi fiable nous permet une surveillance en temps réel via notre téléphone intelligent. Il faut s’assurer que la vitesse de téléchargement soit suffisante. Pour mon père, j’ai dû augmenter son forfait pour que la caméra fonctionne adéquatement, mais il m’en coûte que quelques dollars de plus par mois. On peut donc vérifier que tout va bien à partir de la maison, ou peu importe où l’on se trouve.
Et si on n’a pas accès au Wi-Fi, comment ça fonctionne?
On peut toujours opter pour une connexion cellulaire, mais ça nous prend un abonnement de données. Et ça peut rapidement faire augmenter le coût de la facture. Les dispositifs qui offrent ce type de connexion peuvent nous envoyer des alertes ou des notifications, même sans Wi-Fi.
5. Modèle avec ou sans fil?
Veut-on surveiller de façon continue ou seulement de façon occasionnelle? En choisissant un modèle muni d’une batterie de l’on doit charger constamment, ça peut devenir une contrainte. Et c’est le cas du premier dispositif que j’ai testé. Puisque la batterie ne tenait pas sa charge plus de 6 heures, la caméra qui était cachée le devenait un peu moins.
Certains appareils ont des détecteurs de mouvement pour économiser l’énergie. Donc l’appareil s’active seulement lorsqu’un mouvement est détecté et prolonge la durée de vie de la batterie. C’est un atout vraiment pratique.
On peut aussi définir des horaires où la caméra sera active. Par exemple, on peut activer la surveillance uniquement la nuit.
6. Facilité d’installation et d’utilisation
Que l’on soit techno ou moins initié à la technologie, les appareils faciles à installer ont toujours une meilleure réputation.
La plupart des caméras de surveillance sur le marché sont conçues pour être posées simplement sur une surface plane, comme une étagère ou un meuble par exemple.
Souvent, elle ne nécessite ni montage ou perçage dans les murs, donc idéales pour les installations temporaires et discrètes.
Plusieurs dispositifs fonctionnent avec une application mobile dédiée qui guide l’utilisateur étape par étape pour connecter la caméra au réseau Wi-Fi. Ces applications nous permettent d’accéder aux vidéos en temps réel, de configurer les alertes et d’ajuster les paramètres de la caméra.
Si on opte pour une caméra avec un détecteur de mouvement, on peut souvent personnaliser la zone de détection, autour du lit d’une personne âgée par exemple, pour réduire les fausses alertes.
Je ne vous cacherai pas que les caméras cachées sont moins évidentes à configurer. Celles que j’ai testées étant fabriquées en Chine, les explications étaient disponibles seulement en anglais et même là, la traduction était douteuse.
7. Options de sauvegarde et de stockage
Les enregistrements peuvent être stockés sur une carte mémoire SD à même l’appareil ou dans un espace de stockage dans un nuage. Cette dernière option engendre habituellement des coûts supplémentaires.
Le stockage sur carte SD permet une utilisation sans Wi-Fi, donc pratique pour des endroits sans connexion internet stable. Selon le modèle, la carte SD permet l’accès à distance aux enregistrements.
Le stockage cloud, quant à lui, garantit l’accès à distance aux enregistrements.
Combien coûte une caméra de surveillance?
En fait, le prix varie en fonction de plusieurs facteurs, comme les fonctionnalités, la qualité de l’image, la connectivité et la marque.
Les caméras de base avec une résolution standard et une connectivité Wi-Fi se situent généralement entre 50 $ et 150 $.
Les appareils avec une meilleure résolution (HD ou Full HD), des fonctions comme la vision nocturne et la détection de mouvement sont vendus autour de 40 $ à 300 $.
Les modèles avancés avec une résolution 4K, une connexion avec ou sans fil, des options de stockage sur le cloud et des fonctionnalités supplémentaires comme l’audio bidirectionnel peuvent dépasser 300 $.
Important de savoir que ces prix sont pour l’achat des caméras uniquement. Des frais supplémentaires peuvent s’ajouter pour l’installation professionnelle ou les abonnements aux services de stockage en ligne ou l’achat d’une carte mémoire.
Pour une installation dans une résidence pour aînés, il est recommandé de consulter des professionnels de la sécurité afin de choisir des équipements adaptés aux besoins spécifiques de l’établissement et de garantir le respect des normes légales et éthiques en vigueur.
Et le côté légal dans tout ça?
Depuis 2018, la loi au Québec permet l’utilisation de caméras dans certaines situations pour surveiller des résidents, mais on doit pouvoir respecter la vie privée.
Dans les Maisons des aînés, les caméras dotées de micros sont installées dans les chambres des résidents,
On peut opter pour une caméra discrète, choisir un appareil plus visible ou une caméra installée à un endroit bien en vue. Cependant, il est important de s’assurer que ce qu’on capte respecte la vie privée des résidents et des employés.
La loi exige que l’utilisation des caméras soit limitée aux situations essentielles. Par exemple, on ne peut pas filmer en continu, sauf si on a des raisons de craindre pour la sécurité de la personne surveillée.
Pour que la surveillance, notamment les enregistrements audio, soit légale, on doit habituellement obtenir le consentement des personnes concernées.
Ce qui veut dire qu’on doit clairement les informer de la présence des dispositifs de surveillance et de l’utilisation qu’on compte faire des enregistrements.
Quand on enregistre des personnes vulnérables, comme des personnes âgées en perte d’autonomie ou des enfants, on doit obtenir le consentement auprès des tuteurs légaux ou des représentants autorisés.
Donc, si on enregistre notre enfant, notre conjoint ou un parent en perte d’autonomie, on est protégé par la loi.
Pour ce qui est des coûts, c’est à nous de les payer.
Pour obtenir des précisions sur la réglementation et les modalités d’utilisation de la surveillance, le ministère de la Santé et des Services sociaux propose un Guide de mise en œuvre.
Ce document explique en détail les règles à suivre pour utiliser des mécanismes de surveillance dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD).
Bref, on entend tellement d’histoires de maltraitance chez nos aînés, mais aussi chez les enfants en milieu de garde.
Ce type d’appareil nous permet de jeter un coup d’œil n’importe quand et n’importe où. Ça peut aussi servir de preuve en cas de procédures légales.
N’oublions pas que ces appareils sont aussi utiles pour les directions d’établissements d’hébergements en santé, comme les CHSLD et les résidences pour personnes âgées. La preuve vidéo peut réduire les cas de maltraitance, d’abus et aussi aider les deux parties en cas de litige ou de conflits.
Surtout, ça permet d’avoir une paix d’esprit. Et ça, ça n’a pas de prix.
