Une cinquantaine de personnes se sont réunies devant la salle du conseil municipal, le lundi 11 juillet, pour manifester à la faveur des pitbulls.
Plusieurs d’entre elles se sont ensuite présentées au micro lors de la séance du conseil, qui se tenait le soir même, afin de demander des comptes à la mairesse Nathalie Simon, qui leur avait promis, il y a plus d’un an, une modification au règlement qui interdit les pitbulls sur le territoire de Châteauguay.
«J’ai reçu une contravention parce que j’ai un pitbull, avec l’ordre de m’en débarrasser sous peine que mon chien soit euthanasié, a raconté une représentante du groupe lors de la période de questions. Mon voisin, lui, a un petit chien qui vient faire ses besoins sur mon terrain et qui me saute toujours dessus parce qu’il n’est jamais attaché. Expliquez-moi pourquoi lui ne reçoit pas de contravention ?» a-t-elle demandé à la mairesse.
Lenteur
La mairesse Nathalie Simon a reconnu que l’application du règlement représentait un défi qui faisait partie de la réflexion actuelle sur les chiens dangereux.
Elle a par ailleurs fait savoir que la Ville attendrait les conclusions d’un comité provincial qui travaille sur la question avant d’adopter tout nouveau règlement.
«Si une loi provinciale est adoptée, il faudra faire avec, peu importe notre position», a-t-elle répondu au groupe qui critiquait son manque de volonté et de rapidité.
Débat relancé
Il y a environ un an, le conseil a adopté une motion afin de revoir le règlement, datant de 1990, qui interdit les pitbulls à Châteauguay.
Depuis le début du processus de révision, la mairesse Simon a démontré une certaine ouverture à la proposition des propriétaires de pitbulls qui demandent d’encadrer tous les chiens dangereux, sans égard à la race.
Entre-temps, plusieurs attaques de pitbulls, dont l’une mortelle, ont rouvert le débat sur la scène nationale. Dans cette foulée, certaines municipalités ont revu leur réglementation, certaines interdisant dorénavant les pitbulls sur leur territoire, d’autres resserrant les règles en imposant, par exemple, le port du licou pour les chiens de plus de 20 kg.
Le gouvernement du Québec a également créé une table de discussions qui étudie actuellement la possibilité de mettre en place une loi provinciale pour encadrer les chiens dangereux.
L’avocate Anne-France Goldwater salue la démarche de Châteauguay
L’avocate vedette qui accompagnait le groupe de défenseurs de pitbulls, à la réunion du conseil du 11 juillet, n’a eu que de bons mots pour la démarche de la Ville concernant la révision du règlement sur les chiens dangereux.
Me Anne-France Goldwater, une avocate qui se spécialise notamment dans la défense des droits des animaux, a qualifié de «musique à ses oreilles» les mots prononcés par la mairesse Nathalie Simon. «Selon moi, la Ville adopte une attitude responsable, très posée, qui tient compte tant des demandes des propriétaires de pitbulls que des gens qui ont peur des attaques de chiens dangereux», a-t-elle apprécié.
L’avocate a salué l’ouverture de la Ville envers les conclusions d’études scientifiques qui démontrent que l’interdiction d’une race en particulier ne règle pas le problème des comportements canins dangereux et de la sécurité publique.
Avant de quitter, elle a proposé ses conseils à l’équipe qui travaille à la refonte du règlement sur les chiens dangereux, si cette dernière en avait besoin.
