Outre les hôpitaux et cliniques GMF, la loi 2 sur la rémunération des médecins menace également les coopératives de santé. Pour certaines d’entre elles, il s’agit d’une question de survie.

Cette nouvelle alerte est lancée par la Fédération québécoise des coopératives de santé (FQCS), qui demande elle aussi au gouvernement de surseoir à l’application de la Loi 2.

La Fédération représente quelque 40 coopératives de santé, exploitées à des fins non lucratives et administrées par des bénévoles, dispensés par près de 245 médecins omnipraticiens et 39 médecins spécialistes.

Dans la région, la Fédération compte deux cliniques, la clinique Beauharnois en santé (7 médecins) située dans le secteur Melocheville, la Coop Ici Santé, de Saint-Louis-de-Gonzague, de même que la Coopérative de solidarité santé Saint-Isidore (4 médecins).

« Selon des données internes, près de 20% des médecins ont indiqué qu’en conséquence de la Loi 2, ils vont cesser de pratiquer en coopérative dès janvier 2026, indique la présidente de la FQCS, Marie-Claude Vachon, dans un communiqué. D’autres sont en réflexion et vont faire connaître leurs décisions dans les prochaines semaines. Des conseils d’administration doivent déterminer si leurs coopératives peuvent continuer d’opérer en de telles conditions », poursuit-elle.

Les inquiétudes sont donc bien présentes au sein des coopératives de santé, incluant celles des patients, des équipes professionnelles et administratives, et pour cause. « Certaines mesures, telles qu’elles sont formulées actuellement, risquent d’avoir des effets contraires aux objectifs fixés par le gouvernement avec la Loi 2 », affirme Mme Vachon.

D’ailleurs, les impacts de la Loi 2 sur les coopératives de santé et leurs patients se manifestent déjà, mentionne-t-on. L’attraction et la rétention des médecins en coopérative, qui sont déjà mises à mal, deviennent encore plus problématiques. Certains médecins remettent en question leur engagement dans les coopératives et le réseau de la santé québécois, pour aller pratiquer en Ontario, au Nouveau-Brunswick, dans les centres hospitaliers, dans les forces armées ou encore, pour prendre leur retraite.

La FQCS appelle donc à un temps d’arrêt et à un retour à la table des négociations afin d’éclaircir les zones grises qui subsistent, d’identifier des solutions réalistes et de dégager des voies de passage acceptables pour l’ensemble des parties concernées.