Pour que le problème d’attroupement de jeunes cesse dans le secteur de l’Agora citoyenne, la police, la Ville de Châteauguay et la Maison des jeunes doivent mieux travailler ensemble, conclut Noureddine Razik dans son rapport présenté le 17 mars.

Pas assez d’interventions de la police  

Parmi les problèmes soulevés, le criminologue note la réticence des policiers à intervenir à l’Agora citoyenne, cet ancien aréna converti en place publique. Ce, explique-t-il, en raison de l’absence de réglementation municipale et du respect des libertés individuelles. «Il faut qu’ils aillent dans le feu de l’action, souligne M. Razik. C’est la tendance. C’est la police communautaire.»

La Ville fait valoir que, dans les derniers mois, deux policiers se sont ajoutés à l’équipe de la section communautaire, qui compte maintenant trois agents et un sergent. «Les policiers vont maintenant faire un tour dans le secteur à la fin de leur quart de travail pour assurer une plus grande visibilité», fait part la mairesse Nathalie Simon.

Un agent de sécurité a aussi été embauché à la bibliothèque.

M. Razik recommande que le mandat de cet agent soit élargi au secteur de l’Agora citoyenne voisine. Il estime aussi qu’une réglementation spécifique à l’Agora devrait être mise en évidence sur le site pour faciliter le travail des policiers.  (À lire aussi: Sexe, insulte et drogues à la bibliothèque)

Maison des jeunes pointée du doigt

«La problématique jeunesse à l’Agora est une manifestation éloquente d’un manque de prise en charge par la Maison des jeunes», indique la Ville dans un sommaire du rapport. M. Razik a remarqué que les relations entre la Maison des jeunes et la Ville de Châteauguay étaient difficiles en raison d’un «conflit politique» puisque l’ancien maire de Châteauguay  Sergio Pavone siège au conseil d’administration. Dans ses recommandations, il suggère de clarifier le protocole d’entente entre la Maison des jeunes et la Ville de Châteauguay. Un meilleur suivi des activités de l’organisme est également recommandé.

L’organisme réagit

«Ça fait longtemps qu’on crie haut et fort pour qu’on puisse mettre de quoi en place (…). De se lancer la balle pour savoir qui est responsable ça règlera rien», a commenté la directrice de l’organisme Linda Proulx, présente lors de la conférence de presse.

Animer l’Agora

Le criminologue a également suggéré d’animer de façon régulière l’espace de l’Agora citoyenne. Les activités familiales organisées dans la dernière année ont eu un impact positif selon les intervenants sur place. Châteauguay participera au programme laboratoire d’innovations communautaires du Fonds de développement des communautés urbaines. Grâce à ce programme, deux personnes seront embauchées pour une période de six mois. Leur mandat sera de tisser des liens entre les organismes communautaires, le milieu privé et municipal.

Au terme de son étude, Noureddine Razik conclut que les services municipaux et les intervenants doivent cesser «de travailler en silos». Un comité de pilotage sera mis sur pied pour élaborer un plan de redressement.

 

L’étendue du problème demeure vague

Il est difficile d’avoir des détails sur ce que la Ville de Châteauguay appelle «des problèmes de fréquentations du secteur du parc Mercier». Selon les observations de M. Razik, des dizaines de jeunes, de 14 à 30 ans,  s’attroupent à toute heure de la journée dans le secteur de l’Agora, la bibliothèque, le Polydium et la Maison des jeunes. En soirée, le nombre augmente. Il a notamment pu confirmer que des recruteurs liés aux gangs de rue montréalais ont déjà été aperçus dans le secteur. «Il n’y avait pas matière à arrestation», souligne-t-il. La mairesse de Châteauguay rapporte qu’un sentiment d’insécurité était ressenti chez les autres clientèles qui fréquentent les installations environnantes de l’Agora (bibliothèque, Polydium, centre culturel Vanier).